Les dangers des montagnes d’hiver

Publié le : 13 novembre 20208 mins de lecture
Aujourd’hui, je veux parler des dangers de la montagne et plus précisément de ceux qui intéressent tous ceux qui aiment visiter la montagne enneigée. C’est-à-dire que je m’adresse aux skieurs alpinistes, freeriders, raquetteurs mais aussi simples randonneurs qui visitent occasionnellement les montagnes pendant la saison froide.

 

Aller à la montagne en hiver, hors des sentiers battus, est certes très fascinant mais aussi risqué surtout pour ceux qui ne sont pas conscients des écueils qui peuvent se présenter.

Partant de l’hypothèse que vous n’êtes jamais assez expérimenté pour être capable de reconnaître des situations potentiellement dangereuses avec une certitude mathématique, je peux dire qu’il faut des années d’expérience pour acquérir une bonne connaissance des montagnes hivernales. Un savoir qui réside avant tout dans le développement d’une sensibilité que j’oserais dire presque animale à l’égard de tout ce qui nous entoure et surtout sous nos pieds. Cette sensibilité à voir, entendre et percevoir le risque permet de reconnaître les conditions dangereuses de la manière la plus objective possible, en évitant même de les grossir lorsqu’elles n’existent pas. Souvent les mauvaises informations dans certains journaux non spécialisés, combinées aux très fausses croyances dont le monde est plein,

Alors découvrons quels sont les dangers des montagnes hivernales

Les dangers des montagnes hivernales sont divisés en deux catégories, les subjectives et les objectives

Les dangers subjectifs concernent le mauvais comportement de l’homme envers la montagne et sont imputables à des erreurs d’évaluation et à des déficiences psychophysiques. Les objectifs objectifs ne dépendent pas des erreurs humaines mais des lois naturelles qui caractérisent la montagne sous ses traits hivernaux.

Les principaux dangers de la montagne de type subjectif:

  • Formation inadéquate . La formation doit être aussi appropriée que possible à ce que nous allons faire. Une bonne efficacité physique est la base pour pouvoir rester lucide et présent lors de nos sorties. La formation favorise alors la confiance en nos capacités permettant, en cas d’événements imprévus, d’avoir une bonne marge de sécurité même dans les moments les plus difficiles.
  • Équipement et vêtements inadéquats. À la maison, avant même de partir à la montagne, il faut faire un bilan méticuleux et précis de ce qui peut être utilisé et de ce qui ne sert à rien. Périodiquement, l’équipement et les vêtements doivent également être vérifiés et remplacés s’il y a des signes évidents d’usure.
  • Capacité technique insuffisante. Le voyage, la randonnée, la montée doivent être à la mesure de la capacité technique réelle de soi et de ses compagnons.
  • Inattention. Danger à ne pas sous-estimer, il provoque souvent des accidents même graves lors de descentes ou lors de moments de chute de tension. Normalement, dans les situations difficiles, la concentration est aux niveaux les plus élevés, mais a tendance à baisser lorsqu’elle est facile. Il est toujours bon de se rappeler que parfois même une glissade insignifiante sur un chemin légèrement exposé suffit à des conséquences graves.

 Les principaux dangers de la montagne d’hiver objective:

  • Avalanches. Les avalanchesils sont le principal écueil pour ceux qui se déplacent sur un sol enneigé hors des sentiers battus. Toutes les pentes supérieures à 30 ° en dehors de la forêt dense sont potentiellement dangereuses. Parfois, il ne suffit pas de connaître le bulletin d’avalanche de neige par cœur et d’avoir avec soi et de savoir comment utiliser l’ARVA mais il faut avoir le courage et la sagesse, en présence de situations douteuses, voire pour revenir en arrière. Le bulletin nous fournit des indications générales qui nous aideront à décider à la maison de faire ou non un voyage ou une ascension spécifique mais ensuite l’analyse des conditions doit se faire sur place et pendant tout le voyage. Déjà lors d’une excursion de longueur moyenne (par exemple, l’excursion classique de ski alpinisme à 1000 mètres d’altitude), les conditions de neige et le risque d’avalanches qui en résulte peuvent varier considérablement. En effet, de nombreux facteurs affectent négativement ou positivement le degré de danger. La quantité de neige fraîche présente, le vent, la température, l’inclinaison de la pente, la structure des couches qui composent l’enneigement sont des variables qui doivent toujours être prises en compte par ceux qui s’aventurent hors des sentiers battus en hiver.
  • Chute de pierres. Les décharges de pierres peuvent être causées par l’action du gel et du dégel, par le vent et par des augmentations soudaines de température. C’est une bonne idée d’éviter les ravines enfermées entre les rochers aux heures les plus chaudes de la journée ou dans le cas de températures particulièrement douces car ce sont les couloirs naturels des pierres qui se détachent des parois latérales.
  • Faible visibilité. Le brouillard et le blizzard sont des phénomènes atmosphériques typiques de la saison hivernale Contrairement aux orages d’été, ce sont des événements plus prévisibles et évitables en écoutant attentivement les prévisions météorologiques nationales et locales.  Surtout dans les zones ouvertes en dehors des bois, où il n’y a pas de repères, une  mauvaise visibilité peut rendre l’orientation très difficile. La procédure devient extrêmement stressante et fatigante. Il faut ne pas se mettre en colère et, en cas de doute, revenir si possible sur ses pas. Certains outils peuvent nous aider tels que la carte topographique, la boussole, l’altimètre et le GPS. Quant à l’émetteur-récepteur, en plus de les avoir avec vous, vous devez également savoir comment les utiliser.
  • Cadres. Les corniches sont des accumulations de neige comprimée qui se forment lorsque le vent souffle fortement dans une seule direction par rapport à une crête. Ces structures de neige fragiles, qui peuvent atteindre des dimensions de plusieurs mètres, sont particulièrement dangereuses lorsqu’elles se projettent dans le vide, notamment dans des conditions de mauvaise visibilité. En fait, il se peut que vous ne remarquiez pas que vous marchez dessus et que vous cassez le cadre
  • Le froid et le vent. L’action combinée de ces deux phénomènes peut être à l’origine de gelures même sévères surtout en cas de vêtements insuffisants pour l’exposition. En effet, le vent a la capacité d’évacuer la chaleur du corps et donc nous fait percevoir une température inférieure à la température réelle

La plupart du temps, les accidents résultent de la coexistence de dangers objectifs et subjectifs dans un court laps de temps. C’est le cas, par exemple, du déclenchement d’une avalanche de dalle: le danger objectif est là mais il est latent (dalle instable), ce sera alors le skieur qui, par inexpérience ou appréciation erronée du danger de la pente, le fera se détacher et risquer. être submergé par cela. Quitter la maison avec un gant de lessive est un danger subjectif qui peut entraîner le gel des doigts si une longue exposition au froid s’ajoute à cette inexpérience!

Tous ceux qui sortent des sentiers battus en hiver doivent être conscients que la sécurité absolue à 100% n’existe pas. Même en prenant toutes les précautions nécessaires, un petit risque demeure malheureusement et doit toujours être accepté avec la conscience de ses limites psychophysiques, de ce que l’on fait et avec un grand respect de ce qui nous entoure.

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